Avant d’être reconnue, la personne hypersensible a souvent le sentiment d’être exclue, rejetée, d’avoir un problème ou d’être en faute. Mettre un mot sur cette condition d’hypersensibilité – il ne s’agit pas d’un diagnostic, l’hypersensibilité n’étant pas une pathologie – permet de mieux se comprendre.
Quand j’étais petite, je rêvais d’être calme comme les autres petites filles, mais j’étais mauvaise élève, hyperactive, émotive et en plus, j’avais du caractère. Une sale gamine quoi. Quand, à 33 ans, j’ai ouvert le livre de Fabrice Midal et que j’ai découvert que j’étais hyper sensible, toutes ces singularités, non reconnues et connotées négativement à l’époque, ont pris tout leur sens.
L’hypersensible c’est celui qui vit toujours dans le « trop ».
I. Trop
La personne hypersensible est bousculée par le trop : trop d’émotions, trop de pensées, trop de sensations, trop d’empathie, trop d’intensité dans sa vie. Le trop ne sera pas identique pour tout le monde dans toutes ses facettes.
Ce trop amène la personne à surréagir à des stimuli auxquels les autres ne prêtent pas forcément attention.
II. Le cadeau
Pour faire quelque chose de son hypersensibilité, il faut d’abord la reconnaître. L’hypersensibilité n’est pas synonyme de fragilité. Lorsque l’on reconnaît le fait qu’être hypersensible est aussi un cadeau extraordinaire, tout devient moins pénible. En effet, l’hypersensible a une intelligence singulière, plus intuitive : « ils « captent » une situation, une solution, sans toujours savoir comment ils l’ont perçue et comprises, et sans jamais passer par les chemins de la logique conventionnelle. » (p. 20).
L’hypersensibilité est un phénomène complexe et subtil. Il y a autant de formes d’hypersensibilité que d’individus d’hypersensibles. La reconnaissance de son hypersensibilité est un cadeau extraordinaire qui change la vie de celui qui le découvre.
III. Comment se retrouver face au foisonnement des manifestations de l’hypersensibilité ?
Tout hypersensible qui s’ignore a du mal à s’intégrer socialement. La vie sociale est fondée sur un ensemble d’impératifs parfois en décalage avec la réalité d’un hypersensible. Là, où une personne lambda va s’adapter à la norme sans difficulté, l’hypersensible pense qu’il doit rester dans le contrôle pour ne pas surréagir.
Je me souviens, enfant, le cauchemar de la cour de récréation où il « fallait » s’amuser et se défouler. Je n’avais aucune envie de jouer avec les autres de mon âge et de me défouler. Jusqu’à l’âge de 10 ans, ma seule et unique amie s’appelait Annouk et elle avait 5 ans de plus que moi. Avec elle, je me sentais authentique et moins en décalage. J’aimais beaucoup rester aussi avec les adultes.
Fabrice Midal rappelle qu’il n’y a pas encore de détermination scientifique de l’hypersensibilité, c’est-à-dire qu’on ne sait pas ce qu’elle est réellement d’un point de vue strictement biologique. Il y a un risque d’enfermer les personnes dans une case.
5 questions pour mieux te connaître
- Es-tu facilement blessé(e) par les critiques, les reproches, les conflits et, du coup, essaies-tu de les éviter ?
- Es-tu affecté par l’état émotionnel de tes proches, de tes collègues, au point d’avoir l’impression d’être une éponge ?
- Y-a-t-il des odeurs, des lumières, des sons, des sensations qui te dérangent particulièrement alors qu’objectivement ils ne sont pas dérangeants – et ne dérangent pas les autres ?
- Mets-tu du cœur dans la plupart des choses que tu effectues ?
- As-tu parfois l’impression que ton esprit va dans tous les sens et que tes idées se bousculent en toi au point de t’épuiser ?